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Témoignages

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Date
Titre
Sujet
Auteur
28.09.03
Sur un nuage blanc
Drame routier
Thierry V.
12.10.02
L'accident
Chanson
Michel Sardou
06.09.02
Si j'avais su...
Drame routier
Le frère d'une victime de la route
21.08.02
Contrainte de vivre avec ces images
Accident
Une victime d'accident
31.07.02
Il suffit de peu pour tuer
Accident
Une victime d'accident
28.05.02
Un lourd silence
Police
Un collègue belge
28.05.02
Vie boulversée
Accident
Une conductrice
28.05.02
Assassin par ignorance
Drame routier
La soeur d'une victime
22.04.02
Encore un !
Police
Un collègue français
31.03.02
Lettre aux assassins
Drame routier
Zébibi
15.10.01
Il avait 24 ans...
Drame routier
Une maman
26.08.01
Elle a tout perdu
Drame routier
Florence Nicolas
10.12.00
Ses dernières paroles
Accident
Inconnue
10.12.00
Le Jugement de Dieu
Police
Inconnu
10.12.00
Comment vivre avec ça
Accident
Christian L.
01.00.01
Deux morts pour un jeu
Accident
Franck


Sur un nuage blanc

Il est 18 heures, Stéphanie fini sa journée de travail. Elle laisse un message sur mon portable que tout va bien et qu'elle rentre demain matin. Je suis heureuse de nos retrouvailles. Le reste de la famille part faire un petit tour dans les magasins proches de chez nous. Stéphanie est la joie de vivre. Belle est souriante, permis de conduire en poche, prudente des dangers de la route, surtout des autres. Mais qui sont les autres. Ceux qui se donnent le droit de vivre ou de mourir ? De ne pas laisser en paix nous qui restons après.

Qui est tu conducteur qui t'es donné ce pouvoir de nous retirer Stéphanie de nos yeux ? Toi qui ne donnes pas signe de vie. Toi qui par tes gestes au volant de ta voiture lui a pas laissé le choix de vivre avec nous ?

Elle était heureuse d'aller danser ce soir. Pourquoi elle à côté de toi ? Les arbres ne ton pas demandé de venir vers eux, de mettre ta voiture sur eux.

Il est 20h45, elle part sans mot, sans bisous, sans un au revoir, seule !

Tu penses à ta voiture. Elle est foutue selon tes termes. Stéphanie elle est comment ?

Et nous à ce jour. Te poses-tu la question ? L'arbre est arrivé sur toi. Que penses-tu ? Que dis-tu de ce conducteur irresponsable du mal qu'il vient de faire ?

Tu pars en silence sous le regard des autres. Ceux qui te disent bat toi ! reviens vers nous ! Encore des années devant toi pour aller danser. Mais non, tu ne les entends pas. Tu es déjà sur ton nuage et tu regardes de là-haut tout ce petit monde qui s'agite autour de cette voiture. Autour de l'arbre. Parle plus fort, il faut que l'on puisse t'entendre. Dis leur où tu es. Que l'on vienne te chercher. Ne reste pas sur ton nuage. Fait un effort. Tu sais les faire. Pourquoi pas ce soir. Montre leurs que tu es capable à 19 ans de te faire entendre. Fais savoir à ce conducteur de quoi tu es capable du haut de tes 1m56. N'accepte pas sa décision sans un mot. Laisse nous le droit de te dire qu'on t'aime. Reviens, nous avons encore des choses à te dire. On te dit des je t'aime. Maintenant on les écrits. Facile !

Mais chaque jour tu es parmi nous. Dans notre cœur. On te dit des je t'aime et nos allons te voir vers cet arbre. A ta dernière demeure que nous fleurissons au grès des saisons à tes couleurs. On te parle. On pleure aussi. Cela fait maintenant 20 mois mais tu n'as pas quitté notre cœur, notre vie. Ne pleure pas Stéphanie. Souris comme tu sais si bien le faire. Tu es si belle. Regarde devant toi, ne te retourne pas. Ne nous regarde pas pleurer. Construit toi un avenir parmi les nuages. Ne te pose pas de questions sur demain. On le fait pour toi pour que d'autres personnes ne soient plus réveillées par les gendarmes pour nous dirent. Elle Vous a quitté par la faute d'un conducteur irresponsable. Désolé de vous annoncer cette mauvaise nouvelle. Tu sais, il s se battent ainsi au quotidien pour ne plus à annoncer cette nouvelle et il souhaitent que chaque conducteur prenne enfin ses responsabilité au volant de leur véhicule et respecte le code de la route. Je te laisse mais il faut que tu saches que tout le monde se bat pour toi et pour ceux qui se retrouvent avec toi sur ces petits nuages blancs.

Thierry V.

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L'accident

Je vous en prie trouvez ma femme
Mais n'appelez pas mes parents.
Je ne supporterais pas leurs larmes.
Ma mère aurait peur de mon sang.

Vous trouverez son téléphone
Tout au fond de la boîte à gants,
Et si l'adresse est encore bonne,
Dites que j'ai eu un accident.

Qu'un flic arrête les sirènes
Et que s'en aillent les hommes en blanc.
Pour moi, c'est mort : tout mon corps saigne,
Mais reste-t-il un survivant ?

Je vous en prie trouvez ma femme,
Mais n'appelez pas mes parents.
Je ne supporterais pas leurs larmes.
Ma mère aurait peur de mon sang.

Pourquoi cette femme m'insulte-t-elle ?
Je ne l'ai jamais vue de ma vie.
Et qui est l'homme à côté d'elle,
Qui la soutient, qui la supplie ?

J'espère que je n'ai tué personne.
Ma vie ne vaut pas une vie.
Mon étoile n'était pas la bonne.
Tant mieux si ce soir, c'est fini.

Je vous en prie trouvez ma femme,
Mais n'appelez pas mes parents.
Je ne supporterais pas leurs larmes.
Ma mère aurait peur de mon sang.

Vous trouverez son téléphone
Tout au fond de la boîte à gants,
Et si l'adresse est encore bonne,
Dites-lui que j'ai eu un accident.

Paroles: Michel Sardou.
Musique: Jacques Revaux

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Si j'avais su...

Si j'avais su que ce serait la dernière fois que je te verrais je t'aurais embrassé du plus fort que je pouvais.

Si j'avais su que ce serait la dernière fois que je te voyais franchir la porte, je t'aurais serré très fort contre moi.

Si j'avais su que ce serait la dernière fois que j'entendrais ta voix je l'aurais enregistrée pour la réécouter chaque jour.

Si j'avais su que ce serait la dernière fois, j'aurais pris le temps de m'arrêter et de te dire "Je t'aime" au lieu d'assumer que tu le savais.

Si j'avais su que ce serait la dernière fois, je serais resté là pour partager ce jour avec toi, au lieu de penser que tu en avais tellement d'autres à vivre que le laisser passer sans te voir n'avait pas d'importance.

On peut toujours remettre au lendemain ce qu'on pourrait faire aujourd'hui. On a toujours une seconde chance. C'est ce qu'on croit.

On pourra dire demain "Je t'aime", "Tu es important pour moi", "Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour toi?"

Mais sait-on jamais? Aujourd'hui est tout ce que je possède, et je veux te dire combien je taime. Demain, ne l'oublions jamais, n'est jamais une certitude, juste une promesse. Aujourd'hui est peut-être notre dernière chance de dire notre amour.

Si vous pensez le faire demain, pourquoi pas aujourd'hui?

Parce que si demain ne vient jamais, vous risquez de regretter de ne pas avoir pris ce moment pour un sourire, une caresse, un baiser, une étreinte, une attention qui aura été son dernier souhait, sa dernière joie.

Prenez le temps de serrer ceux que vous aimez dans vos bras, chuchotez-leur des mots tendres, dites-leur combien vous les aimez, combien vous les aimerez toujours. Prenez le temps de leur dire "Je te prie de m'excuser", "Je suis désolé", "Merci", "Il n'y a pas de problème", de les regarder d'un regard d'amour.

Si demain ne vient jamais, vous n'aurez aucun regret de ce qu'aurait pu être aujourd'hui.

Georges (Le frère de Frédéric).

Diffusé avec l'aimable autorisation de Mme Cécile Jacob, Présidente de la Fondation Frédéric Jacob, G.A.R. Groupement pour l'Action Routière.

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Contrainte de vivre avec ces images

Nous avions tous entre 19 et 21 ans. Notre vie a bien failli s’arrêter ce jour là.

Nous revenions d’une bonne soirée, comme on dit à la bonne franquette, nous revenions du casino au retour de nos domiciles respectifs, il était exactement 03H57 lorsqu’un chauffard ivre mort nous a percuté à pleine vitesse en sens inverse. Nous étions sur notre voie pour rentrer quand nous avons aperçu les phares de cette voiture déjà engagée et prête à nous percuter, mon petit ami a eu à peine le temps de se déporter au plus à droite sur une seconde voie du même sens qu’une fraction de seconde plus tard nous étions déjà touchés par le véhicule, mon petit ami a voulu éviter le choc frontal en vain. L’impact a été d’une force inouïe, notre véhicule a tourné et a reculé de plusieurs mètres, on s’est même sentis s’envoler pour ensuite retomber sur un grillage bordant la route. Lorsque je releva ma tête pour m’apercevoir que malgré le choc j’étais toujours vivante, je vis aussi mon petit ami les yeux clos, tête en sang sur le volant, les jambes bloquées sous le moteur.

J’ai vu la mort et l’agonie, je suis sortie du véhicule et vis mes amis derrière criant et gémissant, je pensais être la seule survivante de ce cauchemar. J’ai appelé les secours de mon mobile et ne pu que d’écrire les dégâts, pour moi mon petit ami était mort. J’ai crié, crié et encore crié. Mes amis se sont alors tirés hors du véhicule, ils étaient choqués et contusionnés mais se portaient heureusement bien. Sous la douleur de mes cris sans réponses, je vis pourtant le visage de mon ami revivre, il avait perdu connaissance durant l’impact. Il me disait qu’il souffrait, qu’il avait mal à ses jambes coincées sous le moteur, il a commencé à perdre du sang de la bouche et du nez. Je l’ai vu mourir, pour moi il allait mourir. Autant vous dire que c’est une de ces douleurs qui vous marque à vie. Les secours sont arrivés très vite et ont fait un excellent travail. Mon petit ami a été désincarseré au bout de plus d’une heure et demi d’acharnement des pompiers. Ses jambes sont indemnes malgré le choc, nous sommes tous les quatre vivants certes avec des séquelles corporelles plus ou moins importantes selon le cas mais cela n’empêche pas que cet homme a failli nous ôter la vie.

J’ai subi une intervention du poignet avec une immobilisation de plus de trois mois, entraînant un suivi de kinésithérapie toujours en cours à ce jour plus de onze mois après l‘accident.

Mon petit ami a lui aussi subis une opération de la face pour multiples fractures des parois du nez et du visage.

Cet homme avait 1,30 g/l d’alcool dans le sang et a déclaré qu’il ne se souvenait de rien ! Ce même homme sur les lieux de l’accident bien conscient de ce qu’il s’était passé rigolait en soufflant dans son Alcootest !

Nous gardons des séquelles de cet accident. Il nous suivra toute notre vie. Je n’ai que 20 ans et je dois vivre avec ces images et ces bruits, tout ce sang et toutes ces douleurs ancrées au fond de moi.

Cependant je ne resterai pas dans le silence et me battrais pour obtenir justice.

C’est en restant dans le silence que l’on cautionne de tels actes.

Carine

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Il suffit de peu pour tuer

Je pense que mon histoire n'est rien à côté de celles que j'ai pu lire dans cette rubrique, mais j'avais quand même envie de vous en faire part.

Il y a quelques mois de cela, on était partis avec mon copain un samedi matin. Il était environ 7h30 ou 8h00. Arrivés sur l'autoroute à 3 voies juste avant Morges, on a constaté que la circulation était dense et qu'un bouchon se formait. Une voiture allemande a freiné devant nous. Mon ami a aussi freiné. Quand nous nous sommes stoppés, j'ai entendu un drôle de bruit derrière nous, et un choc, qui a fait giclé mes lunettes de soleil sur le tableau de bord. C'était la voiture qui nous suivait, dont le conducteur n'avait pas remarqué que nous étions arrêtés.

Nous sommes sortis des véhicules pour constater les dégâts et avons appelé la police.

Nous avons fait un constat à l'amiable, et le conducteur de la voiture qui nous est rentrée dedans a pris la responsabilité et a avoué qu'il n'avait pas freiné, qu'il ne nous avait pas vu.

Heureusement, personne n'a été blessé, nous n'avions qu'une légère douleur dans la nuque.

Mais notre voiture était en dégât total...

Quand je pense que ce jour-là, nous voulions nous rendre au Salon de l'Auto à Genève !

Pendant quelques temps, je n'étais plus rassurée du tout en voiture (je n'ai pas le permis)... Mais maintenant, ca va mieux...

Mais je demande à toutes les personnes de vraiment faire attention sur la route. Meme si notre accident n'était pas grave, il suffit de peu pour blesser, ou meme tuer.

Laty

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Un lourd silence

Je suis membre actif de la police fédérale belge des autoroutes et je me sens proche des victimes d'accidents vu que c'est notre principale activité !

Je me souviens de l'un de mes premiers accidents constatés, c'était une famille anglaise, elle revenait de vacances lorsque le père de famille a perdu le contrôle du véhicule, accompagné de son épouse et de ses 2 filles. Le père est décédé sur le coup, la mère a été touchée aux jambes et les filles n'ont heureusement eu que quelques contusions.

Nous avons procédé à l'évacuation de la mère ainsi que les premiers soins et en même temps on réconfortait les jeunes filles anglaise en attendant les secours. Elles pleuraient de douleurs physique et mentale dans nos bras.

Nous sommes à 95% des cas les premiers à arriver sur les lieux des drames routiers.

Lorsque l'annonce à la radio nous demande de nous rendre sur un événement, nous tremblons intérieurement, les dents se serrent, les mains deviennent froides. Souvent, nous n'entendons que des pleurs, des cris et parfois rien. Je déteste ce silence, il est très éprouvant malgré les autres véhicules qui passent au ralenti. La plupart du temps je n'entends pas les autres véhicules tellement l'action est dure.

Après un terrible accident, nous retournons avec un lourd silence qui pèse dans notre véhicule d'intervention. Nous sommes au poste en train de boire une soupe ou un café toujours avec un douloureux silence avant de reprendre la route. Parfois notre courage s'affirme plus et nous rendons visite aux victimes à la clinique. Si ce n'est pas possible, on demande toujours des nouvelles des victimes.

Notre plus grand bonheur c'est un remerciement, une lettre ou bien un simple merci qui veulent dire beaucoup.

Souvent, chez moi je repense à ma journée, ma nuit et parfois même je me réveille en pensant à ces gens. Beaucoup de personnes sont-elles conscientes de notre travail éprouvant et parfois très douloureux.

Un policier belge
Dupont Steve

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Vie boulversée

Dans des conditions météorologiques difficiles, Nathalie a renversé une personne âgée qui a déboulé devant sa voiture. Un accident qui a profondément modifié sa vie.

Je ne voulais pas passer mon permis de conduire, c'est contre ma nature, la vitesse, la mécanique, je n'aime pas la voiture. Pour me faciliter la vie, je l'ai fait finalement. Un soir d'hiver, j'ai proposé à ma soeur de la ramener chez elle avec ses courses. C'était la fin de l'après-midi, il neigeait, pas très fort, plutôt des flocons mêlés de pluie, il y avait un bizarre brouillard, une lumière oppressante, éblouissante et pourtant déjà sombre. Le long d'une rue assez passante, un camion obstruait la chaussée. J'ai freiné pour le dépasser et je me rappelle alors un choc épouvantable et sourd, un visage hagard sur le pare-brise, le coup de frein, j'ai crié, ma soeur également, puis un second choc, un corps qui tombe.

Je suis sortie, une dame d'un certain âge était couchée par terre, près d'une roue, démantibulée comme une poupée de chiffon, c'était curieux, elle ne saignait pas. Je me suis approchée et me suis évanouie, légèrement blessée et très perturbée par le spectacle, les dégâts que je venais de causer. Je me suis réveillée à l'hôpital, vivante, mon cauchemar a commencé.

Le médecin et mon mari m'ont appris que la dame était morte. J'ai senti à ce moment-là que toutes mes peurs avaient atteint le point de rupture : je vivais et j'avais tué une personne. J'ai alors attendu le procès sereinement, soulagée de payer par la prison; il me semblerait que le châtiment laverait mon péché. Je dis cela comme ça, parce que je ne suis pas croyante, c'était diffus en moi, sauf cette certitude : je devais expier. Le fils de ma victime a été ignoble. A l'époque, je trouvais normal qu'il m'insulte, qu'il me téléphone et m'écrive pour me souhaiter le pire, ça faisait partie du châtiment.

Je me suis promis de ne plus jamais conduire. Et de fleurir la tombe de la vieille dame régulièrement, comme si c'était ma mère. Sur le chemin de croix que j'ai entamé, cette visite au cimetière m'apportait des moments de paix. Sinon, je ne dormais plus, je ne travaillais plus, incapable de me concentrer, je pleurais beaucoup, le psychologue m'assurait que le temps apaiserait la douleur. Mais j'ai compris que seules la prison et une reconciliation avec cet orphelin (il était plus âgé que moi) me permettraient de revivre presque normalement.

Hélas, le tribunal a estimé que les conditions météorologiques plaidaient en ma faveur, la victime avait surgi de derrière le camion en pleine rue, et on a estimé que je roulais lentement, il y avait des témoins, c'était un malheureux concours de circonstances, j'ai obtenu le sursis. Exactement ce que je ne voulais pas. Le fils de ma victime m'a harcelée, insultée en public. Je ne me défendais pas, je restais muette, je n'avais rien à répondre, après tout, tribunal ou pas tribunal, j'avais tué sa mère. J'ai continué à aller au cimetière, puis j'ai repris le travail.

Les années on passé. J'étais très entourée par ma famille et mes amis. Mais quand j'ai été enceinte, j'ai avorté, je n'ai pas voulu qu'un enfant naisse d'une maman assassin. Mon époux m'a supplié de garder ce bébé, je lui ai expliqué que j'acceptais le divorce s'il voulait fonder un vrai foyer. Il est resté auprès de moi, je ne mérite pas un tel cadeau, mais la vie est injuste, n'est-ce pas ? Au cimetière, je parlais à la morte, de tout et de rien, de mes années gâchées, de sa disparition. Je croisais son fils, c'était terrible comme il me traitait quand il me voyait sur la tombe de la vieille dame. J'ai résisté, j'avais l'impression que plus je soignais la tombe, plus la morte m'encourageait à vivre. Peut-être que je me suis inventer une histoire pour me rassurer ?

Peu à peu, le fils a cessé de me maltraiter. Il a fallu dix ans pour qu'il consente à me parler, à me pardonner. Mon existence a été totalement boulversée par cet événement. Je n'ai pas eu d'enfant, je suis restée dans la région par respect pour la vieille dame. En fait, à 27 ans, j'ai appris la relativité des choses et aussi une forme de sagesse, comprendre par exemple que ce qu'on nomme le bonheur, ça n'est pas gagner beaucoup d'argent, le dépenser pour les caprices, et mener une vie folle. Le bonheur, ce peut être la tendresse de vos proches qui vous soutiennent dans l'adversité.

Paru dans le Femina du 23.09.2001 - © Accordé au site ALLO POLICE

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Assassin par ignorance

Par un magnifique dimanche d'avril, Gérald, un jeune homme de 38 ans, se rend à son cours de danse par une petite route de campagne. Il roule normalement et tranquillement, il est heureux...

Un jeune automobiliste, comme beaucoup d'entre eux, se prend pour Schumacher au volant de sa voiture invincible...

Dans un courbe à droite, épris de vitesse, il perd le contrôle de sa voiture et heurte de plein fouet le jeune homme heureux sur sa moto.

Transporté au CHUV par l'hélicoptère de la REGA, le jeune homme heureux se retrouve entre la vie et la mort, une jambe amputée au-dessus du genoux, un bras handicapé à vie, un bassin fracturé et diverses autres lésions, sans compter un état de choc profond et une commotion cérébrale.

Je voudrais, mais je sais que ce n'est qu'utopie, que tous les jeunes conducteurs, et même les moins jeunes, se rendent compte que par stupidité et inconscience on peut briser une vie ou même pire tuer !

L'avenir de cette famille brisée par la douleur sera maintenant fait d'énormément de courage, de douleur et d'obstacles difficilement franchissables. Il lui faudra, si ce jeune homme garde la vie, l'entourer à chaque instant dans toutes les douleurs psychiques et physiques qu'il rencontrera. S'il vous plaît, conducteurs, rendez-vous compte de la valeur d'une vie et que l'accident guette chacun de nous. Soyez prudents !

La soeur d'une victime de la route

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Encore un !

En ce triste jour pour nous tous, Policiers, Gendarmes...professionnels de la sécurité aux services de nos concitoyens,

Ayons une pensée pour notre collègue Régis qui par son don de lui-même a sauvé la vie de trois personnes.

Je suis moi même policier à la BAC nuit d'Evreux, il y a pratiquement un an jour pour jour, j'ai perdu un copain en la personne de Gilles ROCHE, j'étais de service cette nuit là... Un an aprés, rien n'a changé. Nous sommes toujours la cible privilègiée des fous, des alcooliques à qui "on" laisse le droit de tuer en possédant des armes de guerre.

Cette année en compagnie d'un collègue de mon unité, les résidents d'une de nos "cités jolies" nous a offert comme poisson d'avril le 1er Avril la joie d'être accueillis à coup de pistolet automatique aprés le vol d'un cyclomoteur. Sympa!!

Juste ce petit coup de gueule en cette période d'élection, et j'ose encore espérer qu'un jour nos dirigeants penseront à nous autrement qu'à titre postume!!

Bon courage à tous et merci à ceux qui nous lisent.

CHRIS

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Lettre aux assassins

C'était le matin de Noël...

En ce matin du 25 décembre 2001, les enfants se sont levés de bonne heure, le regard déjà plein d'espérance de toutes les merveilles apportées par Le Père Noël et déposées au pied du sapin.

La joie, les sourires, l'instant de frisson de la découverte du cadeau tant désiré. 1 moto téléguidée sans fil, 1 Ken pour pouvoir enfin marier sa Barbie, les rires, l'émerveillement et la magie du matin de Noël, j'espère que vous connaissez ou connaîtrez cela un jour.

Puis, parce que la vie reprend son cours, le petit déjeuner, la douche, les préparatifs pour aller passer la journée avec les grands-parents qui n'habitent pas trop loin. A peine à 100 kilomètres de là. Et surtout ne rien oublier. Les cadeaux pour les cousines et cousins, pour toute la famille qui va enfin se retrouver et qui ne c'est pas vue depuis cet été.

La route, la pluie, le vent, la grêle. Nous sommes en hiver, il ne faut pas l'oublier. Alors prudemment on lève le pied. N'avons nous pas à protéger notre bien le plus précieux, nos enfants.

Et puis, dans la voiture, sur la route, les rires, la joie de Noël est là, toujours présente, bien au chaud malgré la froidure du dehors.

Soudain, en haut d'une côte, la fin de tout cela. 1 dixième de seconde qui fait basculer la vie de bonheur en horreur infini. En face de vous, des voitures disloquées, des bruits terrifiants se font entendre, une terreur qui vous saisit, une main qui vous serre le coeur, vous allez étouffer, vous ne pensez plus qu'à sauver la vie de ceux que vous aimez. Réactions, freinage, coups de volant instinctifs. Vous vous retrouvez dans un carambolage. Pas de blessés ? Non, ce n'est pas fini, d'autres voitures arrivent à une vitesse incroyable derrière vous. Vous les voyez dans le rétroviseur. Impuissants. Vous êtes immobilisés. Coincés dans cet enchevêtrement de véhicules démantibulés. Les enfants, les enfants !!! La seule et angoissante pensée. L'odeur, la fumée, les cris. Les gens qui commencent à se dégager des voitures et à s'éloigner en courant comme ils le peuvent avec eux aussi des enfants, des bébés. Le sang qui commence à se répandre sur la route. L'odeur âcre de ce sang qui se mélange à l'odeur de l'essence. Le regard hébété des enfants que vous continuez malgré tout à essayer de retirer de cet enfer.

La suite, je ne peux pas trop la raconter. Trop d'images, de sensations, la violence a dominé ces instants. Les pompiers, les ambulances, les heures d'attente dans le froid ou quelques minutes seulement.

Le bruit des instruments de désincarcérations pour les pauvres malheureux qui n'ont pu être sauvés.

Et aussi le bonheur égoïste de voir les siens indemnes près de soi. Et la honte de ce bonheur face aux pleurs de ceux qui ont perdu quelqu'un de cher.

Tout cela est indescriptible, horrible, comment expliquer cela à des enfants de 5 et 8 ans, comment maintenant les aider à ne pas faire des cauchemars toutes les nuits prochaines.

Cela c'est passé un matin de Noël en Bretagne, mais aurai très bien pu arriver chez chacun de vous.

Vous me direz peut-être pourquoi : " lettre aux assassins" ?

Assassin, celui qui roulait avec un taux d'alcoolémie supérieur à la moyenne. 0% d'alcool devrait être le seul taux autorisé.

Assassin, celui qui roulait à une vitesse largement supérieure à la moyenne sur une route mouillée et à moitié verglacée.

Assassin, celui qui roulait sans aucun respect du code de la route... en s'amusant à doubler par la droite et à faire du gymkhana entre des voitures.

Assassin, celui qui roulait avec une totale indifférence des autres vies humaines.

Assassin, celui qui à une arme entre les mains. Son volant. Et qui s'en fout éperdument.

Je ne veux même pas savoir quel est le genre de cet assassin. Cela n'y changera rien. Qu'il soit vivant ou parmi les victimes m'importe peu. Tout ce que je sais c'est que ma seule idée maintenant va être d'essayer de faire oublier cette journée à mes enfants.

Vous rendez-vous compte. Essayez de leur faire oublier un Noël...

Zébibi
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Il avait 24 ans...

La voiture une nouvelle arme pour tuer. Le 14 juillet, alors qu'ils prenaient la route pour aller voir le feu d'artifice de OISSEL, les trois occupants d'une Citröen AX ont trouvé la mort. Ils ont croisés sur leur chemin deux BMW qui faisait la course à 180 km heure sur une petite route, limitée à 50 km/h. Dans cette voiture se trouvait mon fils âgé de 24 ans. Il aurait eu 25 ans le 30 août. Une heure avant le drame, ses dernières paroles au téléphone :

- Je t'aime ma petite mère.

Et puis la mort.

Depuis, je cherche, je suis perdue, j'avance pour mes filles, mon mari et l'envie de me battre pour que la mort de mon fils et des autres ne soient plus un fait banal.

Elle a tout perdu...
Florence Nicolas
Florence Nicolas
1140 jours que je souffre,
1140 jours que je "survis",
1140 jours que mon fils ne me fait plus de câlins,
1140 jours d'horreur...
et j'ai de la chance !!!
Tout est devenu tellement absurde; mais je marche de nouveau, je ne suis pas défigurée ou presque... je fais donc partie des miraculées, malheureuse d'être sur cette Terre sans l'être qui comptait le plus pour moi.

L'Accident a eu lieu sur le trajet entre l'aéroport de Roissy et la maison de mon ami Jean-Pierre chez qui nous allions dîner mon fils et moi., à Villepinte.C'était le dimanche 31 mai 1998 à 19h40. Je suis transportée en urgence dans le coma à l'hôpital de Gonesse.

Mon fils lui ira à l'hôpital Necker dans le 15ème arrondissement de Paris.

Je subis tout de suite ma première opération de la jambe droite qui durera 4 heures. En plein milieu de l'opération, le coeur de mon enfant lâche. Il est décédé à minuit 5. C'est l'onde de choc qui l'a tué.

Le chauffard, un jeune homme de 29 ans nous a percuté à 150 kms/h (en ville), avec 1 gramme 8 d'alcool dans le sang. Je roulais à 45 kms/h et nous étions attachés.

Ce n'est pas moi qui le dis, le coma a "effacé" l'accident, mais le rapport de police !

Le lendemain personne ne doit rien me dire concernant l'enfant... Parce que deux jours plus tard, je serai opérée de la mâchoire inférieure droite.

Le 9 juin, c'est l'enterrement de mon fils. J'y assisterai (sur les conseils des psychologues) en fauteuil roulant. Inutile de vous dire combien tout était flou. Tout, sauf la petite boîte blanche par laquelle j'essayai de me dire la vérité. Le corps de mon fils était dedans, mort, mort, mort pour toujours...

Le 15 juin, je quitte l'hôpital de Gonesse pour le Centre de Rééducation de Granville d'où je ressortirai 76 jours plus tard, le 29 août.

Entre temps on a découvert que j'avais des racines des dents supérieures cassées, la partie gauche du torse luxée, j'ai des cals osseux à cause des côtes fracturées, la partie gauche du visage enfoncée et un problème "d'apnée" non résolu à ce jour... sans parler des "petits bobos".

Lorsque j'ai eu l'accident, Jean-Pierre ne m'a jamais laissé tomber, et une fois que j'ai appris le drame pour Nicolas, il m'a demandé ce qu'il pouvait faire pour moi et je lui ai dit : Il faut déménager l'appartement du XVII ème, dans lequel je vivais avec Nico. Il l'a fait -le 19 juin- et il a mis mes affaires, dans son garage.

Lorsque je sors de Granville, je vais vivre à Villepinte chez Jean-Pierre avec mes deux béquilles... et mon "agonie".

Le 15 septembre je n'ai plus qu'une béquille, et fin septembre début octobre je commence à marcher toute seule. Je vois le kiné tous les jours pour des séances de rééducation. Le 9 novembre 98, je suis de nouveau à l'hôpital de Gonesse pour qu'ils m'enlèvent les broches de la mâchoire.

Je ne vais pas bien du tout surtout avec l'approche du mois de décembre. Le 6, c'est la Saint Nicolas, le 8, il aurait eu 6 ans, et ensuite il y aura Noël et le Jour de l'An !!!

Le 14 décembre, je repartirai pour Granville finir ma rééducation et surtout pour voir la psychologue qui est très bien.

Je ne vais pas bien que ce soit physiquement ou moralement... Mon docteur m'a prescrit des antidépresseurs (3 différents). Tous ont le même effet sur moi. Je suis une morte vivante, un zombie, une espèce de chose qui erre, sans plus aucune réaction à rien... c'est pathétique ! Jean-Pierre jettera tous les médicaments.

Le 31 mai 99, jour pour jour, un an après l'accident, je rentre de nouveau à Gonesse pour qu'ils enlèvent le matériel de la jambe et qu'ils m'opèrent de l'orteil. C'est moi qui ait choisi la date. J'ai été opérée le jour du départ de mon fils, mais je suis restée sur cette terre. Pourtant, la veille, j'avais été au cimetière faire des prières devant la tombe de Nicolas pour lui demander qu'il m' emmène avec lui, que ma vie sans lui, n'était plus possible... mais rien. L'anesthésiste a été très bon ! Bien sur, je ne fais que résumer...

Je ne parle pas de mes maux de tête, de mes nuits de cauchemars et d'insomnies, des nausées pratiquement quotidiennes, du mal au ventre, de ma fatigue écrasante, des tonnes de larmes que j'ai pu verser en pensant que mon fils n'est plus et à l'atrocité que représente pour moi ce 31 mai 1998...

Depuis l'accident, je suis passée de 4 à 5 cigarettes par jour, à 1 paquet aujourd'hui ! Sans oublier le sentiment d'angoisse, de stress et de peur que j'éprouve lorsque je suis en voiture, que ce soit en tant que conductrice ou passagère.

Je ne parle pas non plus du temps passé à la Sécurité Sociale, du temps passé à faire des photocopies, des dossiers, des courriers à droite, à gauche...

Je ne compte pas les jours -nombreux- où je ne suis qu'un zombie. Sans parler de tous les médicaments que mon corps a dû et doit ingurgiter... sous formes de piqûres, de perfusions, de cachets, de sirops et autres !

Aujourd'hui (entre autres), j'ai perdu la moitié de mes cheveux, je suis une " droguée "aux médicaments (anti-douleurs, somnifères, antidépresseurs et autres...) j'ai pris (sur mon visage et par rapport à mon corps)10 ans en plus, je suis épuisée, vide, je me sens inutile sans mon fils et je n'arrive pas a voir le bout de cet ENFER !!!

Si tout ce passe bien, aujourd'hui, j'aurai enfin mon bridge définitif. Depuis le 1er décembre 99, j'avais un appareil provisoire. Ensuite, sous anesthésie générale (la 5ème), le dentiste a fini son travail, parce que psychologiquement je n'en pouvais plus, et depuis j'ai un affreux bridge provisoire qui me gêne en tout, même pour parler.

Et mon métier me direz-vous ?!

Mais si je n'arrive même plus a vivre "normalement", comment voulez-vous que je puisse penser reprendre mon métier !!! J'ai oublié tous les problèmes que cet accident a provoqué : vente de ma propriété en catastrophe, dossiers dans tous les sens, expertises "contre", contre-expertises... ...et aujourd'hui, l'assassin est toujours sur la route, il conduit de nouveau depuis plus de 2 ans.

Faites très attention, il peut vous tuer : vous, moi, un voisin, un ami...

Paul Planchon, que je remercie du fond du coeur, m'a redonné une chance dans la série "Sandra et les siens". Le deuxième épisode :"les cathédrales du silence" diffusé sur TF1 le jeudi 14 décembre 2000 à 20 h50. J'interprète le rôle de Madame Paoli,une maman qui perd son enfant. Le 8 décembre, Nicolas aurait 8 ans ...je suis sûre que c'est lui qui, de là-haut, a organisé cette rencontre .

J'en ai profité pour changer de nom pour me sentir plus complète : Florence NICOLAS 975 jours plus tard, soit 32 mois exactement jour pour jour, le procès a eu lieu. Tribunal de Grande Instance de Bobigny. 14ème Chambre Correctionnelle.

13h, ça commence. Après plus de 2h30, côte à côte avec l'assassin et sa famille, c'est enfin le tour de notre « histoire ». Ça durera plus d'une heure et demie.

Je porte un tee-shirt avec la photo et le nom de Nicolas, je me sens un peu protégée. Dieu merci, je ne suis pas seule. Il y a Jean-Pierre bien sûr, mais aussi Audrey et son ami, Patricia de Beaufort (de la Fondation Anne Cellier) et Jill, une autre amie.

Je vous passerai les détails horribles, (l'attente interminable, mon mal de dos insupportable, les regards « croisés », l'ambiance oppressante...) pour en arriver à la conclusion. Le procureur, qui est un homme très bien, a demandé 4 ans de prison ferme (vu que c'est un récidiviste qui n'a pas su saisir sa chance lors de sa première condamnation) et 5 ans d'annulation de permis de conduire. Malheureusement pour mon état nerveux, nous n'aurons pas de réponse aujourd'hui !!! Le délibéré sera rendu le 14 février. Il faut encore attendre...

Il a 10 jours pendant lesquels, il peut faire appel.

De plus, les experts ne m'ayant toujours pas convoquée, il y aura de nouveau une audience, de nouveau une autre date, de nouveau de l'attente pour le dossier de mes dommages et intérêts.

Aujourd'hui, la sentence est tombée : 4 ans de prison dont 2 ans ferme et 5 ans d'annulation de permis de conduire. Le responsable se tait.

Si vous pensez qu'il y a 13 ans, le « même genre d'assassin », celui d'Anne Cellier, n'a eu que 6 mois avec sursis!!!

On progresse, mais rien ne nous rendra nos enfants partis à jamais...

IL A FAIT APPEL ! Ce qui veut dire que dans... 6,8 mois, il y aura un autre procès. Heureusement que je suis sous anti-dépresseur parce qu'il faudra encore beaucoup de temps pour que je puisse enfin « ranger » l'énorme dossier ACCIDENT DU 31/05/98...

Je me sens « démenseule ». J'aimerais qu'on trouve un mot pour nous définir, moi, Christiane Cellier et tant d'autres, nous les « victimes par ricochet » selon le terme juridique. Démenseule, me paraît approprié. Pour les hommes : démenseul, ça marche aussi. Parce que c'est vrai. Premièrement, on devient fou de douleur, proche de la démence et deuxièmement parce qu'on se sent seule, seule au monde, malgré les personnes qui vous aiment et qui vous entourent.

Conclusion. Après cet autre choc du procès, j'ai dû me rendre à l'évidence et me soigner. Je suis « dans un état dépressif profond... » dixit le Dr Garçon, mon généraliste et sous anti-dépresseur puissant. Cette fois, je ne peux plus y échapper pour survivre.

(une maman qui n'a plus son enfant et qui ne pourra plus jamais vivre comme avant)

Florence, la maman du petit Nicolas

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Diffusé avec l'aimable autorisation de Christiane Cellier.
Présidente de la Fondation Anne Cellier

Ses dernières paroles

Maman, je suis allée à une fête. Je me suis souvenu de ce que tu me disais Maman, tu m'avais dit de ne pas boire, alors, je n'ai bu que du cola.

Maman, je me sentais vraiment fière de moi. Comme tu me l'avais dit, Maman, je n'ai rien consommé du tout de la soirée. Même si les autres me disaient que je pouvais, Maman, je sais que j'ai fait le bon choix, car je sais que tu as toujours raison.

Maman, la fête tire à sa fin. Et tous s'en retournent chez eux. Maman, en montant dans ma voiture, je savais que j'arriverais saine et sauve à la maison, parce que tu m'as appris à être responsable et gentille.

Maman, je démarre doucement, mais en m'engageant dans la rue, l'autre voiture ne m'a pas vue et m'a frappée de plein fouet.

Maman, étendue, sur le pavé, j'entends un policier dire : "L'autre chauffeur était ivre"

Maman, maintenant c'est moi qui paie. Maman, je suis étendue là, mourante. J'aimerais que tu sois là.

Maman, comment est-ce possible ? Ma vie vient d'éclater, comme un ballon. Maman, il y a trop de sang partout et c'est le mien.

Maman, j'entends le docteur dire que je vais mourir bientôt ! Maman, je veux seulement te dire je jure que je n'ai pas bu.

Maman, c'était les autres, Les autres n'ont pas réfléchi. Il était probablement à la même fête que moi.

La seule différence : IL A BU ET JE VAIS MOURIR.

Maman, pourquoi les gens boivent-ils ? Ça peut détruire toute une vie.

Maintenant je ressens une vive douleur, une douleur comme un couteau.

Maman, le gars qui m'a frappée marche de long en large et je crois que c'est injuste. Je meurs et il ne peut que me dévisager.

Maman, dis à mon frère de ne pas pleurer.

Dis à mon papa d'être brave.

Quand je serai partie au paradis, inscris sur ma tombe : "La petite fille à papa"

Maman, quelqu'un aurait dû lui dire que l'alcool au volant, c'est criminel. Maman, si seulement on le lui avait dit, je serais encore en vie.

Maman, mon souffle se fait plus court et j'ai très peur.

Maman, s'il te plaît ne pleure pas pour moi. Tu étais toujours là quand j'avais besoin de toi.

Maman, j'ai une dernière question avant de te dire au revoir : je n'ai pas conduit après avoir bu de l'alcool, alors pourquoi suis-je celle qui va mourir ?

S'il vous plaît, transmettez donc ce message à ceux que vous connaissez, peut-être rejoindra-t-il quelqu'un, assez pour l'empêcher de conduire après avoir pris de l'alcool.

Auteur inconnu

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Le Jugement de Dieu

Le policier est debout en face de son Dieu qui lui demande :

- Comment vais-je vous traiter ici ? Avez-vous tendu l’autre joue dans votre vie ? N’avez-vous jamais été violent ? Avez-vous déjà volé ?

Le policier lui répond avec franchise :

- Non Dieu, car ceux qui portent un insigne de police ne peuvent pas toujours être des saints. J'ai travaillé la plupart des dimanches et de temps en temps, ma conversation était grossière. Parfois, j'ai été violent parce que les rues sont dures. Mais je n'ai jamais pris un centime qui n'était pas le mien.

Mais je n'ai jamais reculé devant le danger, même si de temps en temps j'ai tremblé avec la peur au ventre. Et parfois, après des interventions, Dieu me pardonne, j'ai pleuré comme un enfant avec des grosses larmes peu viriles. Seul avec ma propre souffrance.

Je ne sais pas si après tout ça, je mérite ma place au paradis, parmi les gens d’ici. Certains ne se souviennent sûrement pas de moi. Ils ont oublié qu’un jour, c’est moi qui leur ai tendu une main. Parce que c’était mon travail et que j’avais le devoir de le faire. Mais aussi parce que j’avais envie d’aider mon prochain.

Alors Dieu, si vous avez une place pour moi ici. Je n’en ai pas besoin d’une grande.

Assis sur son trône, Dieu restait silencieux pendant que le policier attendait tranquillement le jugement de Dieu. Puis, il demanda à l’homme de loi de s’approcher et dit d’une voix claire :

- Vous avez parfois porté des fardeaux très lourds. Vous avez secouru et aidé vos semblables. Vous avez mis votre vie en danger pour protéger celle des autres. Vous avez pris des coups. Vous avez respecté la vie des autres. Alors venez vous promener dans les rues du ciel où vous avez largement votre place, vous avez fait votre temps en enfer.
Auteur inconnu

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Comment vivre avec ça

Le gamin gît sur le sol. Son cartable d’écolier est ouvert et ses cahiers sont éparpillés sur la chaussée.

Quand nous arrivons, quelques badauds au visage blême se tiennent autour de lui, sans oser l’approcher.

Son petit corps est disloqué et sa bouche dessine un rictus. Celui de la douleur. Le petit veut bouger, se lever, mais aucun de ses membres ne répond. Il ne peut même pas pleurer et pourtant il en a envie. Le silence est glacial et ce petit bonhomme silencieux, étendu sur le côté, qui ne pleure même pas…

Je tiens sa petite tête en lui chuchotant dans l’oreille des mots d’encouragement. Il en a du courage le petit, il a mal, très mal. Si seulement il pouvait se plaindre.

Seuls ses yeux me parlent. Nos regards ne se lâchent pas et je sens qu’il se raccroche au mien de toutes ses forces.

Puis les ambulanciers arrivent sirènes hurlantes. Le médecin fait l’examen du petit corps. Les traits de son visage se crispent. Son inquiétude est perceptible et en dit long sur l’état du petit.

Les minutes passent comme une éternité avant que le gamin prenne place dans l’ambulance. Les souffrances atténuées par la morphine du médecin, son corps est installé sur une civière à matelas gonflant. Ses yeux se ferment.

… Avec mon collègue policier, nous devons procéder au constat. Connaître les raisons. L’automobiliste touché par ce drame est livide. Il ne comprend pas comment cela a pu se passer. Il ne roulait pas vite, à 60 km/h maximum. C’est vrai que le tronçon de route est limité à 50 km/h, mais la route est large et la visibilité excellente, alors…

Il ne comprend pas. Il était attentif, il ne téléphonait pas, il regardait sa route, il était heureux.

Soudain, un petit gamin surgit de nul part s’est élancé devant lui. Il a freiné de toutes ses forces mais sa maudite voiture équipée d’ABS ne s’arrêtait pas. Impuissant, il voyait l’enfant se rapprocher de son capot. Il a bien donné un coup de volant pour l’éviter, mais…

Il a entendu un bruit sourd et sinistre qu’il n’oubliera jamais. Il a vu le petit s’envoler par dessus sa voiture et retomber lourdement.

C’est horrible. Il ne comprend pas. Il ne roulait pas vite. Il conduit depuis vingt ans sans accident et il n’a rien pu faire. Pourquoi est-ce arrivé à lui, pourquoi ?

Autant de questions sans réponse.

Le lendemain on pouvait lire dans le journal, Le petit écolier percuté par une voiture sur le chemin de l’école hier après-midi, n’a pas survécu à ces blessures. Il est décédé quelques heures après son admission à l’Hôpital.

L’automobiliste que nous n’accablerons pas n’était pourtant pas un chauffard. Mais il s’en voudra toute sa vie d’avoir roulé à 60 km/h au lieu de 50 km/h.

Il a tué un petit bonhomme, anéanti une famille, des amis et des copains
et lui... il devra vivre avec ça.

Christian L.

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Deux morts pour un jeu

J’ai découvert ce témoignage sur le forum d’un site anti-flic. Je terrais le nom car il est accablant avec des propos diffamants et des insultes gratuites envers les policiers.

Il y a quelques années, j'ai interpellé trois jeunes de 13 et 14 ans. Pour jouer eux aussi avaient jeté une pierre du haut d'un pont d'autoroute. Malheureusement, la pierre a heurté violemment le pare-brise d'un voiture. La conductrice à eu peur et a donné un coup de volant. La voiture est partie en travers et a fait plusieurs tonneaux pour terminer sa course dans le fossé. Dans la voiture, il y avait une mère et son petit bébé de deux ans.

Aucun n'a survécu à l'accident.

Les trois jeunes ne comprenaient pas ce qui leur arrivait et le drame qu'ils avaient causé. Je n'était pas fier non plus d'interpeller de si jeunes enfants, mais j'avoue que j'ai eu plus de peine en voyant le cadavre du bébé. Cette image restera gravé dans ma mémoire jusqu'à ma mort, comme toutes les autres images horribles que je vois dans ma carrière de flic.

Vous qui vous permettez de critiquer cette profession, que faites vous d'utile dans la vie ? Pensez vous être meilleurs ? Seriez vous capable de vivre comme un flic et de supporter ce qu'il supporte tous les jour ? Je ne pense pas !

Franck
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Septembre 2000 / Suisse (Vaud)